22

 

Un serpent rampait sur ma jambe.

Et le temps parut se figer. La clarté indirecte du jour envahissait la pièce, réfléchie par les murs de pierre et le sol de terre battue. Troy et Redfield ne s’étaient-ils pas couchés près de moi ? Je ne les voyais pas. J’entendais roucouler deux pigeons, des oiseaux gris-brun perchés dans une étroite fenêtre ouverte au-dessus des effigies de la déesse. D’une crevasse de ma mémoire émergea la supposition que leur arrivée était censée annoncer celle de cette dernière.

Son temple comportait une unique salle basse, divisée par un gros pilier central. Au fond, un autel bas servait de support à deux statuettes d’argile trapues et cylindriques sans grande ressemblance à mon humble avis avec Diktynna. Devant elles, les bancs destinés à recevoir des offrandes étaient décorés de serpents sinueux.

Celui bien vivant qui se déplaçait sur ma jambe nue me semblait énorme mais ne devait pas mesurer plus d’un mètre. Très lisse et brillant, il avait des écailles d’un rose magnifique. Je m’étais par inadvertance couché entre le trou qu’il occupait dans l’angle de la paroi et les œufs d’oiseau, le mulet vieux d’un jour et les écuelles de lait placées à son intention devant l’autel. Il allait prendre son petit déjeuner et je ne l’intéressais guère. C’était en ce lieu que devaient être hébergés tous les gens de passage.

Je regrettai qu’on ne m’eût pas mis en garde et frissonnai tandis qu’il poursuivait son chemin.

Tous les villageois avaient veillé avec nous, le soir précédent, avant de se disperser quand Diktynna nous avait conduits dans ce temple. À l’intérieur de cette salle les discussions avec la déesse et l’enfant-dieu avaient ensuite duré des heures. Nous nous dévisagions sous la clarté des lampes d’argile en nous racontant des histoires, pendant que l’homme à la lyre, le seul autre individu présent, se chargeait du fond musical. Nous avions à notre disposition une jarre apparemment sans fond de vin nouveau, âpre et non coupé d’eau comme le voulait la coutume grecque. J’enregistrais tout ce que j’entendais, les simples anecdotes et les récits fantastiques. Il ne fallut guère de temps au synthé-trad pour comprendre et parler l’hephtien – le minoen – comme un natif de la Crète.

L’histoire qui nous marqua le plus fut narrée par le harpiste, un nommé Tzermon. Elle se rapportait à Protée, le Vieillard de la mer, et je reconnus – des siècles plus près de sa source – une des anecdotes qui seraient un jour reprises dans L’Odyssée. Tzermon situait l’action sur la rive est de la Crète et Homère le ferait à Pharos. Il y avait naturellement un Pharos dans le delta du Nil – un phare – mais que cette île fût « éloignée d’autant d’espace qu’une nef creuse poussée par un fort vent de poupe peut parcourir en une journée » laisse supposer qu’il s’agissait en fait de la Crète. Toujours est-il que Ménélas et son équipage, encalminés après avoir quitté l’embouchure du Nil, désespéraient de voir les vents se lever de nouveau.

— Ils allaient périr d’inanition quand la déesse Eidothe vint au-devant de Ménélas pour l’informer qu’il ne pourrait sortir de cette zone de calme plat qu’en contraignant Protée à se plier à ses volontés, récitait Tzermon en s’accompagnant sur sa lyre. « Comment serait-ce possible ? Il n’est pas aisé pour un simple mortel de se faire obéir d’un dieu, se plaignit Ménélas. – Chaque jour, vers midi, Protée monte des profondeurs, répliqua Eidothe. Il couvre de son ombre la surface de la mer comme s’il dissimulait sa venue par une légère brise. S’il ne décèle aucun danger il gravit le rivage et entre dans une grotte peu profonde, suivi par un troupeau de phoques, les enfants de la mer, qui s’installent autour de lui pour dormir. Après les avoir comptés et s’être ainsi assuré qu’ils sont tous auprès de lui, il se couche parmi eux tel un berger au milieu de ses brebis. C’est ton moment… »

Selon Tzermon (et Homère), à l’heure dite Eidothe aida Ménélas et trois membres de son équipage à se couvrir de peaux de phoques qu’elle avait écorchés et à s’allonger à l’intérieur de trous creusés dans le sable. Ensuite, elle oignit leurs narines d’ambroisie aromatique pour rendre la puanteur supportable. Protée sortit des flots.

Dans la version de Tzermon il avait une apparence humaine mais une peau blanche et fripée comme celle d’un poulpe, et il était couvert d’algues qui paraissaient pousser sur sa tête et son corps. Il prit Ménélas et ses compagnons déguisés en phoques pour des bêtes de son troupeau et, sans plus leur prêter attention, entra dans la grotte. Après avoir laissé au dieu de la mer le temps de s’endormir, les hommes se débarrassèrent des dépouilles pestilentielles et le chargèrent.

À partir de cet instant, les récits d’Homère et de Tzermon divergent notablement.

Selon Homère, Protée fut surpris dans un profond sommeil et il s’ensuivit une lutte terrifiante. Ménélas avait été averti que son adversaire pouvait changer d’aspect et qu’il utiliserait cette faculté pour tenter de lui échapper. Il commença par se métamorphoser en lion à la longue crinière, puis en dragon, en panthère, en grand sanglier. Il se transforma même en eau – allez donc vous battre contre du liquide ! – et en arbre au vaste feuillage. Mais Ménélas et ses hommes le tenaient « avec vigueur et d’un cœur ferme ».

Dans la version de Tzermon, « ils s’approchèrent du dieu qui s’entretenait avec les prêtres de Zeus. Lorsqu’ils les virent, ces derniers disparurent dans les profondeurs de la grotte. Les Achéens hésitèrent, craignant d’avoir profané un rite sacré. Le dieu se tourna vers Ménélas et lui demanda :

— Qui es-tu, pour oser interrompre nos délibérations solennelles ?

Et sa voix était un horrible murmure souligné par les grondements de la mer.

Ménélas expliqua qu’il croyait que Protée avait chassé les vents pour le garder captif avec ses hommes parce qu’il avait par inadvertance irrité un dieu. Une faute dont il implorait le pardon. Protée en fut sidéré.

— Qui t’a dit cela ? Qui a ourdi un complot pour me tendre une embuscade et me capturer ?

En vérité, il ne lui gardait aucune rancune et ne connaissait pas de dieu courroucé par ses actes.

— Alors, qu’allons-nous devenir ? s’exclama Ménélas, désespéré.

— Ne t’afflige pas, car ton souhait sera bientôt exaucé, déclara Protée. Je t’enverrai le meltemi. Il te faudra alors retourner en Égypte et, une fois dans cette contrée, découvrir quel dieu tu as offensé et procéder à ta purification.

Ménélas remercia le Vieillard de la mer mais décida de rester auprès de lui tant qu’il n’aurait pas tenu parole et qu’un vent de nord-est ne se serait pas levé. Protée se mit en colère et ordonna aux mortels de partir. Ménélas et ses hommes tirèrent leurs épées et refusèrent d’obtempérer. Protée les injuria dans diverses langues incompréhensibles puis déclara finalement que s’ils reculaient de quelques pas – à une distance où ils pourraient le voir mais pas l’entendre – il terminerait son offrande à Zeus puis sortirait avec eux.

Ménélas accepta et, sitôt après s’être éloigné des Achéens, Protée bondit dans les profondeurs de la grotte comme les prêtres l’avaient fait avant lui. Ménélas le prit en chasse et se perdit dans un labyrinthe de tunnels. Désespéré, il revint sur ses pas. Découragés, lui et ses hommes regagnèrent la plage.

À leur grande surprise ils virent Protée entrer dans les vagues et s’éloigner vers le large, avec derrière lui une traîne d’algues. Les Achéens plongèrent et nagèrent avec vigueur. Ils allaient le rejoindre quand une énorme créature bulbeuse s’éleva hors des flots. Elle ressemblait à une méduse de couleur pourpre et irradiait de la lumière. Un millier de tentacules pendaient sous son corps.

Ménélas était toutefois assez proche de Protée pour le saisir. À l’instant où il refermait la main sur lui, le dieu se métamorphosa encore. Il se changea en un monstre marin visqueux semblable à une pieuvre. Ménélas lâcha prise. L’écume bouillonna. Le poulpe géant que Protée venait de faire jaillir des flots y retomba et disparut ».

Arrivé à ce stade du récit, Tzermon fit une pause et prit le temps de dévisager Redfield – « Poséidon » – avant de terminer sa narration.

— Peu après la fuite de Protée, le vent du nord-ouest se leva. Ménélas n’était pas certain que le dieu avait tenu sa promesse, car c’était en fait le début de la saison du vent. Il laissa malgré tout le meltemi pousser sa nef noire jusqu’aux eaux d’origine céleste du Nil et, une fois là, il offrit des hécatombes pour apaiser le courroux des dieux immortels qui lui envoyèrent un vent favorable pour regagner sa terre natale.

Je restai muet, comme Troy et Redfield. Ce que sous-entendait le récit de Tzermon était pour le moins troublant. La conversation mourut peu après et nous nous couchâmes pour passer le reste de la nuit ici, dans le temple-auberge du village.

Nous étions à présent le lendemain matin et un rai de vive clarté solaire m’éblouit. Redfield acheva d’écarter le rideau de la porte et entra, suivi par Troy.

— Si votre divine vessie ou vos divins intestins sont pleins, sachez qu’il existe un lieu d’aisances plus bas sur la gauche du chemin. Je regrette seulement que nous ayons oublié d’apporter de l’ambroisie déodorante de l’Olympe couronnée de nuages.

— Au fait, ne prêtez pas attention aux spectateurs, déclara Troy à l’instant où je franchis le seuil. Un rien suffit à les satisfaire.

Très drôle. Je fis de mon mieux pour m’isoler de la foule d’enfants qui m’avaient emboîté le pas et, avec ou sans témoins, uriner dans la fraîcheur matinale au sommet d’un aplomb de sept cents mètres est incontestablement vivifiant.

En retournant vers le temple j’observai un petit troupeau d’agrimis qui bondissaient sur les plus hautes pentes, au-delà de la tour du Château… la kri-kri, la chèvre de Crète, ce caprin sauvage auquel les Minoens vouaient un culte et qui est de nos jours presque introuvable hors des zoos. Les cornes incurvées massives du mâle seraient, selon certains, à l’origine de la légende de la corne d’abondance. Quant à la femelle, elle a inspiré l’histoire de la nymphe caprine qui a allaité Zeus enfant : Amalthée.

Troy, Redfield et moi étions soulagés de nous retrouver seuls dans le temple. Nous comparâmes les notes que nous avions prises le jour précédent. Le récit fait par Tzermon de la rencontre de Ménélas et de Protée prouvait que Nemo rôdait dans les parages… ou était venu en ce lieu quelques siècles plus tôt. La description ne laissait aucune place au doute. Et il sautait aux yeux que les traditionalistes extraterrestres étaient ses complices.

Comment avait-il survécu ? Quelles intentions nourrissait-il ? Qui étaient ces « prêtres de Zeus » avec qui il s’était entretenu ? Troy avait déjà trouvé les réponses à ces questions, mais mon esprit plus lent refusait d’admettre de telles conspirations et regimbait à accepter ce qui en découlait.

— Nemo nous a une fois de plus pris de vitesse… en ce domaine comme en bien d’autres, déclara-t-elle.

— Et il peut encore nous éliminer, fit Blake.

— Que voulez-vous dire ? m’enquis-je, alarmé.

— Notre vaisseau-monde – sa version clé, celle qui sera à l’origine de tout ce qui doit survenir par la suite – repose dans sa gangue de glace autour de Jupiter. Il s’y trouve depuis treize millions d’années, depuis la dernière apparition de Némésis. Sans défense. Vulnérable.

Je me demandai un bref instant dans quel appareil nous avions voyagé mais reportai presque aussitôt mon attention sur les sous-entendus lourds de menace de Blake :

— Vous voulez dire que Nemo et les siens pourraient s’en prendre à lui ?

J’en étais atterré.

— Si ce n’est pas chose faite.

— Le vaisseau-monde aurait été détruit ?

— Maintes fois, peut-être, dit Troy.

— Mais pas dans cette réalité, ajouta Redfield.

Non sans une certaine suffisance, trouvai-je.

— Oui et non, le reprit Troy. Il existe d’innombrables possibilités mais une seule réalité. Il est évident que Nemo en a pris conscience. Il a compris qu’il est impossible de modifier le passé et que l’unique moyen de parvenir à ses fins consiste à joindre ses efforts aux nôtres. Il est devenu notre allié malgré lui.

— Que voulez-vous dire ? m’enquis-je, bouche bée.

Diktynna arriva au même instant avec ses acolytes qui apportaient des plateaux où s’entassaient des pains, des yaourts et des figues. Sous la clarté matinale elle ressemblait moins à une déesse qu’à une femme d’une trentaine d’années à l’existence bien remplie. Nous nous comprenions. S’il n’y avait pas eu de simples mortels pour les personnifier à l’occasion, les dieux auraient perdu toute influence dans les affaires humaines…

 

Nous quittâmes le village des Hephtiens, les Étéo-crétois, à midi. Notre méduse nous emporta lentement dans le ciel bleu alors que la population nous saluait par des gestes de la main frénétiques depuis les hauteurs de sa forteresse rocheuse.

Nous consacrâmes les semaines suivantes à survoler les terres non cultivées fertiles de la fin de l’âge du bronze… et j’étais au comble du bonheur de voir ces étendues intactes, pas encore souillées par les hommes ! Par contraste, les petits bastions de la civilisation éparpillés dans ce monde sauvage magnifique étaient sublimes. Je m’accoutumais au mode de pensée de Troy et de Redfield, mes amis retrouvés. Je commençais à comprendre quelle œuvre ils avaient entreprise et quel danger planait toujours au-dessus de nos têtes…

Car Nemo nous avait précédés en Égypte, accompagné de « messagers divins voilés » pour rendre honneur à Pharaon et lui apporter des présents – couteaux en « métal divin » et alcools enivrants dans des bouteilles de verre limpide – et remettre aux prêtres des cartes du ciel indiquant avec précision d’où lui et ses compagnons étaient venus : la Croix du Sud.

Car Nemo nous avait précédés au pays des Israélites. Le nabi oracle avait assisté à l’arrivée et au départ de sa méduse et décrivait cette scène comme la vision d’une roue de feu dans le ciel.

Car Nemo nous avait précédés en Éthiopie, en Arabie, à Babylone, dans la vallée de l’Indus et en Chine.

Pendant que nous nous contentions d’enregistrer les langages et les textes de l’âge du bronze, notre adversaire œuvrait à jeter les bases de la Connaissance, les croyances corrompues qui justifieraient un jour son existence. Et toutes les horribles pratiques qui en découleraient.

Ce fut cette prise de conscience qui me permit d’assimiler la nature du programme des Amalthéens… de nos Amalthéens, bien sûr, les partisans de l’adaptation qui avaient opté pour une gestion de la situation limitée, souple et pleine de sagesse. Et, plus important peut-être, le sens des projets personnels de Troy. Elle voulait faire en sorte que l’univers fût tel que nous l’avions connu.

— Nemo désirait nous capturer, nous éliminer, me dit-elle. Il a échoué.

— Comment ? La chance est-elle seule en cause ?

— Lorsqu’on utilise des vaisseaux-mondes pour voyager dans le temps le résultat manque de précision… l’erreur la plus infime entraîne un décalage de plusieurs mois, ou années. Il a dû faire de nombreuses tentatives mais a fini par comprendre que notre appareil était demeuré là-bas, qu’il nous attendait autour de Jupiter. Même s’il a obtenu de ses alliés qu’ils le détruisent, il a dû tôt ou tard découvrir que c’était sans objet. Ils avaient beau le faire disparaître, il était toujours là.

— J’avoue ne pas saisir.

Sa réponse me déconcerta plus encore :

— Parce que nous sommes tous à l’intérieur de la boucle temporelle. Cela aurait dû me sauter aux yeux bien plus tôt. De toute évidence, il s’en est rendu compte.

Ma bouche ouverte sur des questions que je ne pouvais exprimer suffit à la convaincre qu’elle devait m’en dire plus :

— Le nombre des réalités potentielles dont l’onde a déjà été engendrée ne peut être réduit… pas à ce stade.

Puis elle se hâta d’ajouter, sans doute pour s’épargner des explications plus complètes :

— Nemo a compris aussi bien que nous – pour ne pas dire mieux – que son seul espoir, et le nôtre, consistait à faire en sorte que l’univers soit dans la mesure du possible identique à ce qu’il était à l’origine. Nous devons le laisser mener à bien cette tâche. Je l’en crois capable. Et il nous reste à exécuter la nôtre… notre Mandat.

Elle me laissa, et je restai bouche bée.

Quelques semaines s’écoulèrent. Je dictais le fruit de nos recherches effectuées à l’âge du bronze à des machines intelligentes qui se chargeaient de reproduire les étranges glyphes sur des plaques de cristal noir à côté de leur équivalent amalthéen, quand je compris de quoi il s’agissait. Sur une impulsion, j’y ajoutai des clés. Avec des caractères de terminaison – un aleph hébreu et quelques signes cunéiformes summériens – j’avais sous les yeux les tablettes vénusiennes.

Je comprenais finalement Troy. Nous devions créer un monde identique à celui que nous avions connu. Après avoir enregistré des récits exprimés dans les langages de l’âge du bronze, il nous restait à présent à assurer leur préservation. Je savais où nous irions déposer ces objets. Ne les avais-je pas découverts dans un futur lointain ? Cependant, j’ignorais comment nous procéderions.

Notre méduse nous emporta dans les cieux étoilés où nous attendait notre vaisseau-monde… ou un de ses doubles. Deux jours plus tard nous plongions au sein des nuages de dioxyde de soufre empoisonnés de Vénus.

 

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